jeudi 29 mai 2008

DURA LEX SED LEX

Un jeune couple d'intérimaires siphonne les réservoirs des camions d'une société de transports au Nord d'Amiens. La jeune femme fait le guet pendant que son complice remplit des bidons d'essence. Ils la revendent juste à côté d'une station service, jusqu'au jour où les gendarmes les surprennent en flagrant délit. Ils ont été condamnés en début de semaine à 10 et 12 mois de prison ferme

Un ancien gendarme
de 48 ans a été reconnu coupable de 7 agressions sexuelles commises entre 2000 et 2003 en ayant abusé de l'autorité conférée par ses fonctions.Il a aussi été convaincu de deux atteintes sexuelles sur mineures de 15 ans et d'une tentative d'agression sexuelle. Il demandait à des jeunes femmes de se déshabiller dans son bureau sous prétexte de "prendre leurs mensurations". Il écope de 2 ans ferme.

Pour les tribunaux, le jerrican d’essence a la même valeur que le traumatisme subit par ces femmes.

Selon que tu sois puissant ou misérable…... Jean de la Fontaine.

dimanche 25 mai 2008

Imposer les parachutes dorés ?

Jean Claude JUNKER, patron de l’Eurogroupe (15 ministres des finances européens) dénonce « les dérapages excessifs des rémunérations des dirigeants d’entreprise » et exige que les parachutes dorés soient soumis à l’impôt.
La France prend la présidence de l’Union européenne le 1er juillet. Chiche…

vendredi 23 mai 2008

Retraites, retraites...

Il est peut être bon de rappeler un certain nombre de vérités :
Le financement des retraites repose exclusivement sur les salaires (exit le capital, les stocks options, parachutes dorés…)
Le régime général finance les régimes particuliers déficitaires (agriculteurs, militaires…)
Toute augmentation du nombre d’annuités requises n’équivaut, dans la situation actuelle, qu’à une diminution des retraites. En effet, les jeunes ne commençant à travailler que très tard et les plus de 58 ans étant tous sans emploi, qui pourra cotiser 41 ans ?
Une augmentation du nombre d’annuités ne pourra être acceptable que le jour où le problème de l’emploi des séniors sera réglé.

jeudi 22 mai 2008

Benoît Hamon à Médiapart

Profitez de l'interview de Benoît Hamon à Médiapart. Pas mal, non ?

Quel est votre sentiment sur l'état du socialisme aujourd'hui?C'est d'abord une affaire de contexte global. Je suis convaincu qu'on est dans un vrai renversement de cycle. Une forme d'impasse du libéralisme, impuissant face aux crises financière, alimentaire, démographique, climatique et énergétique. Cette situation marque l'échec de la mondialisation heureuse. Et ce constat fait naître les besoins d'intervention publique et de mécanismes de redistribution. Face à cela, je trouve que le discours de mon propre parti sur la modernisation tous azimuts et le recentrage est en total décalage avec ce qui se passe
C'est-à-dire?On devrait anticiper l'instabilité en essayant de construire des réponses pour se dégager des marges de manœuvre. Pas dessiner un petit congrès, qui perpétuera cette tradition de rassemblement socialiste en suspension dans l'air. À Dijon (en 2005), avec le NPS, on avait mis sur la table des idées en proie avec la réalité des difficultés du pays. Quand on lit le texte proposé par Bertrand Delanoë (long silence)... on est franchement déçu. C'est un catalogue de réponses consensuelles à court terme, comme si on était au gouvernement, sans se préoccuper du chaos actuel. Moi j'estime que quand la droite nous promet un avenir sombre, on ne peut pas se permettre de proposer la grisaille en faisant croire à l'arc-en-ciel. La période actuelle présente autant d'opportunités d'émancipations collectives que de tentations de replis identitaires. Comme disait Antonio Gramsci: «Le vieux est mort et le neuf hésite à l'être. Et de ce clair-obscur peut naître un monstre.»
«La débâcle des social-démocraties européennes»
Comment vous positionnez-vous dans les débats sur la social-démocratie européenne?J'ai refait mes calculs: depuis juin 2006, les partis membres du PSE comptabilisent deux victoires en quinze élections, dont l'Autriche en coalition avec la droite! C'est la débâcle. Et il n'y a pas une seule famille qui est épargnée, des Scandinaves aux Méditerranéens, en passant par les Rhénans. Cette débandade fait l'objet d'un déni total de notre part, alors que même Rasmussen (le président du PSE) dresse le constat de notre incapacité à dégager une cohérence au niveau européen. L'intellectuel collectif du PS ne regarde plus ce qui se passe ailleurs et est incapable d'analyser ses propres échecs, alors que le recentrage de nos voisins profite systématiquement à la droite dure ou aux libéraux. Seuls résistent les Espagnols, grâce à un débat ultra-clivé sur la mémoire, les questions de société ou de religions. Un vrai clivage gauche/droite…
Vous appelez à ce retour du clivage?Objectivement, à côté de cette social-démocratie qui plonge, il y a quand même une gauche éclatante en Amérique du Sud. Certes dans un environnement bien différent, mais sur un spectre très large, de Chavez à Bachelet en passant par Lula. Ils gagnent partout! En axant leurs programmes sur la défense des droits sociaux des minorités et des populations indigènes, qui ne sont après tout pas bien différentes de nos classes moyennes et populaires. Ils assument la conflictualité de la société, quand nous voulons expliquer qu'il faut tous aller dans le même sens. Quand j'entends Gérard Collomb dire que la création de richesse passe avant la redistribution, je pense exactement le contraire. C'est d'abord une meilleure redistribution qui créera la richesse la moins inégalitaire... C'est aussi ce qu'est en train de faire Barack Obama.
Vous prenez en modèle la gauche américaine?Et je n'hésite absolument pas à le dire: Obama est bien plus à gauche que Delanoë, sur les questions économiques et même sociales. J'y ai été en tant que vice-président du groupe de relations avec le Congrès et j'y ai rencontré des syndicats très actifs, qui œuvrent pour regagner des protections et non plus seulement amoindrir les nouvelles vulnérabilités qu'on tente de leur imposer.
Plus prosaïquement, qu'attendez-vous alors de ce congrès?Pas le murmure habituel, du style «il faut des emplois de qualité et créer des richesses pour construire le progrès social» et autres «le PS doit être le moteur de l'Europe sociale». Si le congrès se fait sur 3 euros d'augmentation de la prime pour l'emploi par-ci, le rajout d'un trimestre de cotisations par-là ou la seule définition des métiers pénibles, cela n'en vaut pas la peine...
Mais qu'espérez-vous concrètement?Qu'il se fasse sur la question du choc fiscal nécessaire pour réarmer les Etats, sur la remise en cause du pacte de croissance européen et sur les restrictions à imposer au libre-échange. Pourquoi le mot de protectionnisme serait un mot tabou, quand le développement durable est en jeu? La question, c'est: «comment reconquérir le pouvoir?» et, une fois conquis, «comment transformer la société?»
Et quelles sont vos réponses?D'abord, pour gagner le pouvoir, il faut cliver et remettre de la conflictualité dans le débat politique. Franchement, on a l'air de quoi avec nos discours type «il faut travailler dans l'intérêt de tous», quand tout le monde est en rapport de force permanent avec son banquier, son chef d'entreprise, avec les différents services publics. Si on veut faire croire aux gens que tout le monde a les mêmes intérêts, c'est sympa mais ce n'est pas le cas. Alors on choisit les intérêts qu'il faut défendre. Et on choisit son camp. Je suis convaincu que c'est la meilleure solution de faire un parti de toute la gauche, qui fasse 30% au premier tour. Même s'il y aura une extrême gauche à nos côtés.
Mais c'est un peu le modèle italien de Veltroni, que vous décriez?Sauf que ce serait un parti qui resterait à gauche, au lieu de l'assécher. Il y aura toujours des réservoirs de voix... Essayons donc de voir ce que ferait la majorité des Français face à deux offres politiques vraiment clivées, avec une vraie gauche face à cette vraie droite. Ensuite, il sera temps de mettre en œuvre les instruments pour revivre dans la France d'après Sarkozy. Des instruments prioritairement économiques et démocratiques. Moi je reste partisan d'une VIe République comme on l'avait promue au NPS. Et pas de marchandage misérable avec le pouvoir sarkozyste, en lui donnant les moyens d'accentuer la présidentialisation du régime, au prix de petites victoires secondaires.
Lac de Genève et clapotis
Puisqu'il faut aussi parler de stratégie, quelle est la vôtre?Je pense que nous sommes en présence de deux lignes. D'abord celle qui veut perpétuer l'orientation de la majorité de Dijon. Delanoë et Royal ne nous montrent pour l'instant pas d'autres ruptures qu'un recentrage. Puis, il y a la place pour une autre orientation, et j'espère qu'elle regroupera davantage de personnalités que la dernière fois, avec certains de ceux qui étaient dans l'éternelle motion Hollande et qui accepteront de s'engager à nos côtés. Il est indispensable que cette seconde ligne fasse le score le plus important, pour contrebalancer la haine que se vouent les deux écuries présidentielles et qui minent l'existence même du parti.
Contrairement à la règle socialiste immanente, plus vous vieillissez, plus vous penchez à gauche?Oui, j'ai été rocardien à mes débuts. Mais à l'époque c'était plus confortable et c'était le temps où je mettais mes tripes d'un côté et mon discours politique de l'autre. Et puis dans un contexte particulier, deux-trois ans avant l'autonomie du MJS. Et je ne renie pas cette expérience, qui m'a apporté des fondements d'action et de pratique actuels, comme l'attention à la délibération collective. Ce “bon côté deuxième gauche”, qui fait plus confiance au cheminement collectif qu'à l'avant-garde éclairée.
Pensez-vous que votre "offre politique" sera unitaire?J'attends de voir ce que vont donner les jeux de rôle actuels. J'ai quand même l'impression que tout le monde n'ira pas au bout et que beaucoup préparent leur recyclage. J'attends de voir ce que vont faire “les reconstructeurs” et je répondrai présent à leur invitation au meeting du 1er juin. Mais j'ai le sentiment que le courant strauss-kahnien est ouvert à tous les vents et qu'un regroupement avec les fabiusiens n'est pas si impossible. Enfin, j'espère profondément que Martine Aubry et ses amis nous rejoindront, accompagnés d'une nouvelle génération qui représente la jeunesse du parti. Afin de porter une nouvelle vague, entre "le lac de Genève Delanoë" et "le clapotis sur le lac de Genève Royal".
C'est l'ancien responsable du MJS qui parle. Quinze ans après son autonomie sous votre présidence, que répondez-vous à ceux qui stigmatisent la pouponnière de jeunes éléphanteaux? Oui, c'est une pouponnière à cadres du parti. Ça sert à ça un mouvement de jeunesse. Quand je vois le niveau de certains de nos dirigeants, j'aurais bien aimé qu'ils soient passés dans une organisation de jeunesse. Aujourd'hui, je pense qu'il y a plus de débats politiques au MJS qu'à Désir d'Avenir ou dans une section du PS. Même s'il y a eu des hauts et des bas, le MJS a trouvé sa place dans le mouvement social, comme lors du dernier CPE. Et c'est une victoire, quand on voit l'accueil de n'importe quelle autre structure socialiste dans les collectifs ou les manifestations. Enfin, quand on voit le sort réservé aux anciens cadres du MJS, ce ne sont pas des trajectoires à la Delphine Batho ou à la Aurélie Filipetti, ou celles de ces jeunes coqs qui se tapissent dans l'ombre d'un premier fédéral en allant à la niche. Eux, ils sont généralement à la gauche du parti et si ce sont des éléphanteaux, on ne les a pas vraiment aider à sortir les pieds du marécage.
Vous avez fondé avec Noël Mamère un think-tank, La Forge, regroupant économistes et jeunes chercheurs. Actuellement, êtes-vous en mesure d'offrir quatre ou cinq idées forces comme celles de Jospin entre 1995 et 1997?
Je pense qu'on est encore flou. On est au point sur les questions de révolution fiscale, avec la création d'un impôt universel et la mise en place de nouvelles fiscalités environnementales ou d'aide à l'investissement, comme de l'assèchement de flux financiers issus de paradis fiscaux. En bref, créer un choc fiscal pour permettre de nouvelles régulations et de meilleures redistributions. Il y a ensuite des domaines entiers de travaux. On bosse sérieusement sur les questions carcérales, avec Serge Portelli par exemple, ou sur l'accès aux biens culturels. Mais notre problématique est claire, sur les questions d'urbanisme, d'école et de logement, comme sur l'économie. On doit se poser la question de la possibilité de déficits, comme on n'échappera pas à la question des renationalisations. On ne peut pas dire qu'il va y avoir un problème d'accès à l'énergie et laisser ces secteurs continuer à se faire désosser par les traités européens, sans penser se réapproprier à un moment ces instruments d'accès au bien public. On y travaille encore, mais on y travaille vraiment.

mercredi 21 mai 2008

Hou la menteuse ...

Mardi, au cours de son déplacement dans le Loiret, Nicolas Sarkozy a expliqué aux salariés d’une PME locale les bienfaits de sa future loi sur les chômeurs «refusant deux offres d’emploi» correspondant à leur formation. Il s’est appuyé sur un exemple à l’Anpe de Melun (Seine-et-Marne) au cours d’un récent déplacement présidentiel. C’était le vendredi 16 mai. «Un agent m’a dit qu’il recherchait des plaquistes. Il a proposé à un chercheur d’emploi qualifié dans ce domaine, 63 offres dans l’année écoulée. Ce dernier les a toutes refusées. C’est honteux et ça on va le changer !». Contactée par Libération, la direction départementale de l’Anpe de Seine-et-Marne dément formellement cette information.
Après les 4000 heures des dockers espagnols évoqués par Sarkozy (en comparaison des 2000 heures de nos dockers marseillais) pour justifier la réforme des ports ( 4000h / 365j = 10.95.., soit 11h/jour sans aucun congés ni jours de repos), une question se pose: soit c'est un sacré menteur, soit c'est une preuve d' amateurisme.

Les étrangers dehors ?

Le président du Mouvement national républicain (MNR), Bruno Mégret, a annoncé mardi en fin de journée qu'il allait se "mettre en réserve" de la politique et partir travailler à l'étranger.
Quelle belle fin pour celui qui voulait balancer les étrangers à la mer.

vendredi 16 mai 2008

Les fiertés de Kouchner

Bernard Kouchner dans l'émission "A vous de juger" hier soir, s'est vanté d'avoir fait changer Sarkozy au sujet de la Turquie. Pas de bol, on apprend ce soir que l'Elysée accepte que le référendum reste obligatoire pour ratifier l’adhésion à l’Union européenne des États qui représentent « au moins 5 % de la population européenne », comme le propose l’UMP. Le lobbying forcené du secrétaire général de l’UMP, Patrick Devedjian, farouchement anti-turc, a donc payé et Kouchner va encore avaler son chapeau. Mais il est ministre...

La nouvelle déclaration de principe du parti socialiste

Ayant appris qu'une réunion de section devait débattre de la nouvelle déclaration de principe du parti socialiste, je me suis glissé au centre de rencontres internationales de Dijon.

Pas de surprises, pas de contestations. François Rebsamen à fait une bonne intervention. C'est après que c'est devenu amusant. Le dauphin LG, devant le nombre élevé de mains qui se levaient pour intervenir, a choisi, en bon connaisseur des adhérents, de donner la parole aux deux plus flatteurs de la salle.

Après le départ du maire, quelques bonnes interventions, en particulier celle de Mme Tanenbaum qui a fait montre d'une grande ouverture d'esprit ainsi que celle d'une jeune femme noire sur le co-développement et la nécessite de le relier aux problèmes d'immigration. Mais son intervention n'a pas eu l'heur d'intéresser notre Laurent.

Deux bonnes heures de "démocratie participative" à la sauce je ne veux voir qu'une seule tête et vive Ségolène.

jeudi 15 mai 2008

De retour après presqu'un an

Après une longue absence, le temps d'admirer la comédie d'une bonne partie de la presse et des journalistes qui, après avoir encenser SarkoBlingBling, avec le changement de l'opinion, ont fondus sur lui avec la même détermination.

Et pendant ce temps là au PS c'est la guerre des chefs. La guerre des idées viendra plus tard.

Seule sa gauche essaye péniblement de réfléchir.

A Dijon ou je viens d'arriver, je me demande si je dois me présenter à la section. Ici, c'est Ségolèneland et le maître de cérémonie est le "dauphin" de F. REPSAMEN, Laurent GRANDGUILLAUME. Entouré de sa cour de trentenaires au style de jeunes bourgeois croyant que le mot "ouvrier" est une grossièreté, il se pavane au sein du P.S., gentil avec ceux qui ne pensent pas, d'une froideur glaciale pour ceux qui veulent réfléchir. Tellement que même à la section, de plus en plus de murmures s'élèvent.
Je n'étais pas arrivé à Dijon pour les élections municipales donc je ne parlerai pas de ce que je n'ai pas vu. Ce que j'ai constaté par contre, c'est qu'il n'y a pas un noir élu au conseil municipal. La diversité d'accord mais dans les textes ça suffit. Il faut dire que je n'ai constaté dans aucune autre ville le racisme ordinaire qui règne ici. (voir le courrier des lecteurs du Bien Public sur internet entre autre).

Ah j'oubliai, hier j'ai assisté au débat sur la nouvelle déclaration de principe du parti socialiste, c'était très instructif, j'en reparlerai.

PS: Ne pas oublier la phrase de André LABARRERE: Quel dauphin? «Leur destin est de s'échouer sur les plages»,